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JEANNE POUCHAIN : "JE VEUX QU'ON ME REMETTE EN VIE !"

Mardi 12 Janvier - 06:12

Actualité


Jeanne Pouchain, déclarée morte par la justice et pourtant bien vivante - © DR
Jeanne Pouchain habite à Saint-Joseph, à proximité de Rive-de-Gier, dans la Loire, mais aux yeux de la justice, elle est morte depuis novembre 2017.


Décédée depuis 2017 aux yeux de la justice, Jeanne Pouchain se bat pour qu'on lui rende sa vie administrative.

Expliquez-nous la génèse de cette affaire incroyable...
J'avais une entreprise de nettoyage et j'ai eu un litige qui s'est terminé aux Prud'hommes, qui s'est soldé en 2014 par une radiation du dossier. Ensuite, mon ancienne salariée et son conseil ont indiqué que j'étais morte sans aucune preuve de mon décès, juste en se basant sur des "on dit". Vous constatez que je suis toujours en vie ! Mais on ne peut pas revenir sur une ordonnance de justice. Je n'arrive pas à faire casser ce jugement. Je n'existe plus ! Sur la facture d'eau par exemple, il n'y a plus que le nom de mon mari.

Qui êtes-vous aux yeux de l'administration aujourd'hui ?
Rien du tout. Je n'ai plus rien, je ne suis rien. Je n'ai plus de sécurité sociale, pas de mutuelle, pas de carte bleue, pas de pièce d'identité, pas de passeport, pas de permis de conduire. Je n'ai aucun revenu, je ne peux rien faire ! Je passe mes nuits à écrire ce qui m'arrive et ce que je ressens. J'attends que les journées passent... Je n'ai plus de distinction entre le lundi, mardi, samedi, dimanche. Je suis une morte-vivante. Je regarde mon après-mort.

La justice commence-t-elle à se rendre compte de son erreur ?
La seule avancée, c'est le jugement du 5 octobre : pour la première fois dans ce dossier, j'ai été reconnue comme intervenante. Ça veut dire que je ne suis pas morte...mais que je ne suis pas en vie. Je suis tolérée mais je n'ai aucun droit. Honnêtement, j'ai l'impression que je suis tombée dans un guet-apens, dont s'en est suivi une mort civile.

Que souhaitez-vous en priorité aujourd'hui ?
La justice me doit la vérité. Je veux déjà que les coupables de cette mascarade soient sanctionnés, qu'on casse le jugement, qu'on me redonne mon identité, qu'on me remette en vie, qu'on reconnaisse que mon mari n'est pas veuf et que mon fils n'est pas orphelin !

Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?
Je vais vous prendre un exemple. Pour beaucoup de monde, le confinement a été difficile. Moi, ça fait 3 ans que je le vis. Ma vie ne sert à rien, je ne suis utile à personne. Mon calvaire a assez duré, il faut que ça s'arrête. J'ai fait deux tentatives de suicide, on ne peut pas continuer à me torturer comme ça. On a fait table rase de ma vie et c'est très difficile à vivre. Je n'ai pas de haine, pas de colère, pas de souhait de vengeance mais il faut remettre ma vie en place.