Il s'agit bien évidemment d'Imany ! La chanteuse de 44 ans, dont les chansons ont fait le tour du monde (on pense notamment à Don't Be So Shy) joue actuellement sur scène en tournée mondiale.
Elle y présente son dernier spectacle, tiré de son album "Voodoo Cello".
Peux-tu nous présenter un peu plus ce spectacle ?
"C'est une revisite de tubes avec un octuor de violoncelles. L'idée est d'apporter une nouvelle lecture avec cet instrument que je trouve magique et versatile."
Tu reprends des chansons d'artistes célèbres : Madonna, Elton John, Ed Sheeran, Jacques Brel… Comment as-tu choisi ces titres ?
"À chaque fois, je me demande si j'aurais pu écrire le texte. La force et la mélodie de la chanson sont très importantes pour moi. Et puis, pour certaines, il y a une appartenance émotionnelle, sentimentale. Et pour d'autres encore, comme Dance Monkey, je n'ai aucune affinité avec, mais j'étais curieuse de savoir comment je pouvais la réinterpréter."
Tu fais des réinterprétations totales dans cet album. Comment est-ce que tu as joué avec ces titres ?
"En fait, ce sont plus les titres qui m'ont indiqué la direction qu'il fallait prendre, sauf pour quelques exceptions. Je travaille par image souvent. On peut me dire qu'il y a un côté cinématique et ce n'est pas étonnant. Je suis une autodidacte et j'ai un rapport très intuitif à la musique. Je m'accroche à ce qui m'apparaît le plus évident, et souvent, ce sont les images."
Quand on est une artiste comme ça, est-ce qu'on n'a pas cette impression de diriger une entreprise ?
"Oui ! (rires) Une entreprise, et même une famille. Tes musiciens deviennent un peu comme tes enfants. Avant, les labels prenaient peut-être plus en charge les artistes et les musiciens. Aujourd'hui, on te demande déjà si tu as un environnement, avec des "followers" notamment. Je me demande s'il n'y a pas plus de commerciaux que d'artistique, probablement qu'on ne sait plus comment faire des artistes. Mais ça nous permet de se prendre en charge, de prendre en main son destin et c'est aussi une bonne chose !"
Est-ce qu'un artiste n'est pas quelqu'un qui est toujours en train de se projeter ?
"Je ne sais pas. C'est certainement l'un des problèmes de notre société. J'ai l'impression qu'on est toujours dans le futur, mais jamais dans le présent."
Est-ce que le spectacle de ton album "Voodoo Cello" a évolué au fil des années ?
"Oui totalement. D'abord, j'ai écrit une version théâtre, presque comme un opéra, avec une grosse mise en scène. Et j'ai écrit une version de jour pour les festivals. La lumière est très importante dans mon spectacle, donc j'ai dû m'adapter. Au départ, je ne devais mettre en scène le projet entièrement, mais finalement, c'est le cas. Je l'avais tellement en moi que ça paraissait logique en réalité."
Tu parlais de prise de confiance sur un tel projet. Est-ce que c'est difficile de se lancer parce qu'on nous dit que c'est compliqué, surtout quand on est une femme ?
"Oui, ce n'est pas simple pour les femmes. Il y a l'inconscient collectif qui reste présent, et puis l'éducation des parents. Si pendant longtemps, on vous a dit de rester à la maison par exemple, ce n'est pas facile ensuite de sortir de là. Mais c'est un peu le travail d'une vie, avec de multiples obstacles à passer."
Et alors, maintenant, quelle est la suite ?
"C'est un peu tôt pour en parler. Surtout que je me connais : parfois, j'ai des certitudes, et puis d'autres fois ça change."
Imany est donc en tournée partout dans le monde. En France, l'artiste sera présente le 27 juin à Blainville-Crevon pour l'Archéo Jazz Festival, à Rochefort le 28 juin pour le festival "Les sœurs jumelles" et à La Défense Arena de Paris le 30 juin pour le Jazz Festival.
Puis en juillet, elle sera au Brive Festival le 11 juillet et fera sa seule date de la région à Vichy le 27 juillet.
L'interview de Stéphanie Loire est à retrouver, tous les mercredis, à partir de 19h sur Radio SCOOP et en replay.
