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[INTERVIEW] JOYCE JONATHAN : "DONNER NAISSANCE M'A SAUVÉE DE MA PROPRE VIE"

Mercredi 14 Février - 19:30

Musique


Joyce Jonathan était l'invitée de Stéphanie Loire - © Radio SCOOP
Cette semaine, Stéphanie Loire a reçu Joyce Jonathan en interview. La chanteuse est venue parler de sa nouvelle chanson "Si je mange, je vais en enfer". Elle a répondu aux questions de Radio SCOOP.


Stéphanie Loire a reçu, ce mercredi, une chanteuse qui a décidé de briser le silence autour du comportement alimentaire, avec la chanson "Si je mange, je vais en enfer"

Il s'agit de Joyce Jonathan. Cette dernière y raconte l'anorexie et la boulimie qu'elle a vécue. Elle revient sur cet épisode de sa vie pour Radio SCOOP.

Tu as décidé d'en parler pour te libérer toi et pour en libérer les autres ?


"Ce n'était pas évident de se livrer dans cette chanson, je suis tellement contente de l'avoir fait. Je me sens profondément libérée d'en parler. J'ai senti que c'était le moment de le dire et de libérer la parole autour de ce sujet. On a toujours ce sentiment de honte et de problème, mais il ne faut pas avoir honte justement d'en parler. En fait, c'est un trouble comportemental qui est lié à un mal-être, on essaye de donner une image qui ne va pas avec ce qu'on est."

Tu as vécu avec ça pendant de nombreuses années ?


"Oui, j'ai connu ça durant presque dix ans. Tout a commencé avec un régime, mais ce n'était pas le souci. L'importance pour moi était d'avoir une silhouette irréprochable, de plaire à mon entourage, à ma mère notamment et je me suis rendu compte que le problème venait de là. Après ma première tournée, à 22 ans, je me suis plongé dans le livre de Pierre Ducan comme dans un guide spirituel. Pour moi, c'était forcément la clé de mon bonheur. Et quand j'ai perdu du poids, j'ai senti le regard des autres changer. Je recevais beaucoup de compliments de la part des hommes. C'était quelque chose de gratifiant, mais j'avais l'impression de mentir."

Tu soulignes aussi une forme de "diktat" sur la silhouette des femmes. Pour être belle, il faut être mince. C'est encore le cas aujourd'hui ?


"Oui, tout à fait. Le code de société est l'un des principaux facteurs du trouble comportemental. On essaye de correspondre à une norme, malgré notre morphologie propre à chacun. Moi, pendant dix ans, je suis allée trop dans un sens, puis trop dans l'autre. J'ai continué ce régime jusqu'à en être beaucoup trop maigre. Je faisais quand même 34 kilos. À ce stade-là, la vie ne tient qu'à un fil, mais ce qui est terrible, c'est qu'on est très convaincant pour dire que tout va bien à son entourage, alors que ce n'est pas le cas."




"Si je mange, je vais en enfer" est comme ta première grosse prise d'indépendance. Tu as participé à toutes les étapes (écriture, production, réalisation). C'est un peu nouveau pour toi ?


"Dans cette chanson, je fais mon "coming-food". C'est ma première révélation intime. Ce n'était pas facile d'extérioriser cette chanson et de la dévoiler. J'avais besoin d'avoir l'accompagnement qui me correspondait le plus, j'ai donc enregistré de mon côté, j'ai fait appel au père de ma famille pour le petit piano de fin. Pour le mix, c'est Vianney qui s'en est chargé. Je n'ai rien laissé passer cette fois-ci. Le moindre détail n'a pas été laissé au hasard."

Justement, est-ce que ta relation avec Vianney perdure ?


"Ah oui ! On a beau avoir été éloigné par nos expériences, nos moments de vie très différents, on est toujours restés en contact. On s'envoie toujours nos disques aussi ! C'est un vrai copain de la musique. C'est quelqu'un de bienveillant et d'exigeant à mon égard, c'est super d'avoir un ami comme ça."

Le sujet de ta chanson : est-ce que c'est derrière toi tout ça ? Tu parles notamment de la naissance de ta fille comme une étape importante ?


"Donner naissance m'a sauvé de ma propre vie. J'avais désormais la responsabilité de quelqu'un d'autre. J'ai alors passé un contrat avec moi-même : plus jamais de régime pour être en forme et kiffer la vie ! Le vrai challenge est d'arrêter les excès, il ne faut pas être trop dur avec soi-même, il faut se fixer des objectifs qui sont viables et durables."

Ton dernier album avait un état d'esprit résolument optimiste. Est-ce que cet état d'esprit t'accompagne toujours ?


"Oui, bien sûr ! J'ai fait cet album pendant des moments de guérison. J'arrivais à beaucoup plus profiter du moment présent. C'était important de définir mes "petites jolies choses", ce qu'on aime, et c'est important pour chacun de le faire. En tout cas, c'est ce que je pense."


Joyce Jonathan sera en tournée dans la région, avec un passage à Rive-de-Gier (Loire), près de Saint-Étienne. Ce sera le 25 mai 2024 avec Le Chœur du Sud.

Un concert avec ses chansons et des choristes qui accompagneront la chanteuse : "J'ai l'impression que les chansons sont nimbées de miels, c'est incroyable."


L'interview de Stéphanie Loire est à retrouver, tous les mercredis, à partir de 19h sur Radio SCOOP et en replay.