Tous les voyants sont au rouge
Avec un total famélique de 31 points, Saint-Étienne a encore une chance de se maintenir. Mais la chance ne peut pas sourire chaque week-end et pour sauver le club, il faudra faire, à Nantes, mieux que Metz, à Paris.
Dans le cas contraire, les Stéphanois retourneront 18 ans après, dans l'antichambre de l'élite du football français. Et même si l'espoir existe, certains observateurs et supporters n'y croient plus. C'est le cas d'Yves Verrière. Il a suivi l'ASSE pendant trois décennies pour le journal La Tribune Le Progrès et il ne se fait plus d'illusion.
"Je pense que c'est terminé. Même si mathématiquement, on peut toujours disserter sur les chances de l'ASSE, l'état de délabrement du club dans son ensemble et les difficultés énormes qu'affiche l'équipe depuis le début de la saison font que Saint-Étienne va descendre en L2. Le club donne l'impression de ne plus être dirigé, les joueurs manquent de qualité. C'est simplement du réalisme, je suis vraiment malheureux, mais on doit ouvrir les yeux sur la situation".
"La Ligue 2, c'est une issue fatale"
Dans un passé "récent", Saint-Étienne a déjà été relégué en deuxième division, c'était en 1996 et en 2001. Deux tragédies qu'Yves Verrière connait parfaitement. "Il y a beaucoup d'impact. Celui humain, sur les joueurs, mais je pense aussi beaucoup au personnel. J'ai vécu cette situation en 1996, j'étais salarié du club et quand Saint-Étienne descend, on m'a dit que je devais partir alors que je n'avais évidemment pas le plus gros salaire (sourire). La Ligue 2, c'est une issue fatale".
Un séisme dont on ne se relève pas facilement. "Ce que les personnes n'imaginent pas, même si les supporters de longues dates peut-être un peu plus, c'est que même si tu t'appelles l'ASSE, tu vas avoir beaucoup de difficultés, même plus qu'un autre club. Car tu vas être attendu partout, les adversaires voudront t'affronter. Et cela a été le cas les deux fois où j'ai vu l'ASSE descendre, il a fallu trois ans minimum pour se relever. Je ne vois pas d'éclaircies dans la grisaille stéphanoise".
L'éclaircie ne passera que par une révolte. Dans le cas contraire, les Verts pourraient être fixés dès samedi soir, à 23 heures, s'ils s'inclinent à Nantes.