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PIERRE SAGE : SA MÉTHODE ET SES SECRETS À LA TÊTE DE L’OL

Jeudi 5 Décembre - 16:29

Football


Pierre Sage, l'entraîneur de l'OL. - © Radio SCOOP - Tom Bonnard
Un an après son arrivée à la tête d'un Olympique Lyonnais moribond, Pierre Sage a redressé le club, au point d'en faire une équipe compétitive en Ligue 1 et en coupe d'Europe. Au moment d'aborder un mois de décembre crucial, l'entraîneur lyonnais a livré quelques éléments sur sa méthode, au cours d'une conférence de presse captivante.


Cette saison, on voit qu'à l'extérieur, l'équipe fonctionne plutôt bien : une seule défaite, à Rennes. Y a-t-il une recette ?

Non, il n'y a pas de recette particulière. L'idée, c'est vraiment de jouer à l'extérieur comme on joue à domicile, toujours pour gagner le match. Ça nous laisse beaucoup l'initiatives et ça nous permet aussi de ne pas faire de distinguo dans nos plans de jeu, dans nos manières de préparer les matchs. On est toujours dans l'idée d'attaquer, de presser l'adversaire, d'être un maximum protagoniste, avec un niveau de réussite qui dépend des matchs.

 

On a l'impression que vous faites un gros travail en interne sur la gestion des hommes. Il y a très peu de monde à l'infirmerie, comparé à Nice, par exemple, qui a dix ou onze blessés. Alors, quel est le secret ? Est-ce une vigilance de tous les instants ?
 

Il y a deux aspects. Le premier, c'est le staff au sens large. Le staff technique fait en sorte que le climat dans les séances ne soit pas anxiogène, donc les joueurs s'entraînent dans un climat plutôt positif, mais avec de l'exigence. Il y a aussi le staff médical qui fait un travail en prévention ou en gestion de certaines blessures, de manière à limiter les temps. La relation entre ces deux staffs fait qu'il y a une honnêteté et un but commun. Personne ne sort le parapluie. Les bonnes décisions sont prises en fonction des besoins des joueurs et non des positions des différents membres du staff. Ça me semble important. Il faut entretenir ce climat-là. Et le deuxième aspect, un peu plus large, c'est notre méthodologie d'entraînement qui a vocation à limiter les risques pour les joueurs, tout en maintenant l'intensité dans les séances. Donc, on marche sur un fil au départ et avec les habitudes, qu'elles soient musculaires, physiologiques, cognitives, émotionnelles, les joueurs rentrent dans un système qu'ils maîtrisent et que du coup, leur corps maîtrise aussi. Des systèmes d'habitudes se mettent en place.

 

C'est quoi, par exemple, concrètement ?
 

Dans cette méthodologie d'entraînement, l'approche est plutôt qualitative, c'est-à-dire qu'on ne remplit pas des verres déjà pleins. On est plutôt dans une logique de dosage des choses, d'intensité notamment. Et donc, on s'entraîne peut-être moins en volume que beaucoup de nos adversaires, mais on s'entraîne toujours à une grosse intensité. Dans ce sens, on privilégie l'aspect qualitatif en termes de disponibilité, mais on privilégie aussi le fait qu'il y a un rapport d'adversité permanent à haute intensité. Du coup, les problèmes à résoudre se font dans des contextes très proches du match. Ce qui, selon moi, aide les joueurs à progresser.

 

Pierre Sage : "parfois, moins, c'est plus"



Cela passe aussi par la récupération, comme lorsque vous accordez une journée de repos au lendemain du match à Karabagh ?
 

Oui, je pense que parfois, moins, c'est plus. Et le fait d'avoir laissé ce jour "off" aux joueurs a été plutôt pris comme une bonne nouvelle. Alors, peut être que d'un point de vue physiologique, on n'a pas activé tous les processus de récupération nécessaires. Mais je pense que sur le plan mental et sur le plan émotionnel, on a gagné beaucoup de terrain, qui nous a permis d'aborder le match contre Nice dans de bonnes conditions. Et on ne double jamais. Il n'y a que certains jeunes joueurs qui doublent les séances. Vous voyez, c'est encore un exemple qui va dans ce sens-là. Mais l'idée, c'est qu'on condense vachement nos séances, l'intensité de nos séances, l'exigence de nos séances de manière à toujours être dans des conditions de match, et pouvoir faire des transferts de ce qu'on fait en séance dans nos matchs.

 

Cela s'appuie sur des datas ou plutôt sur votre expérience, sur votre "nez" ?
 

Il y a à la fois l'œil du Maquignon, parce qu'on ne va pas utiliser le nez, pour le coup (rires) et aussi les datas qui nous aident, puisqu'on a créé un système de lecture de notre système d'entraînement, un système de normes individuelles qui aujourd'hui, nous permet de savoir si on est dans les bonnes fenêtres d'intensité et de volume.

 

Vous avez utilisé 18 joueurs sur les trois derniers matchs, en gérant les temps de jeu. C'est aussi l'une des clés de cette période de huit matchs sans défaite ?

C'est un des éléments. Le club a permis ces choses-là en ayant un effectif important, même si je pense qu'aujourd'hui, il est trop important. Au-delà des 18 qui ont participé, ça veut dire qu'il y en a encore 6 qui n'ont pas participé. Et si je rajoute les gardiens de but, c'est même moins que 18, c'est 17. Donc ça veut dire que 7 joueurs n'ont pas participé. Effectivement, ça offre des solutions, mais il y a aussi des effets négatifs. Il faut donc gérer un équilibre et l'important, c'est de donner des perspectives à tout le monde. Si les perspectives ne se situent pas dans le temps de jeu, il faut qu'elles se situent dans le fait qu'ils se sentent progresser, qu'ils se sentent respectés en tant que joueur. C'est pour ça que le système d'entraînement est important, puisque certains ne connaissent pas le système de compétition, ne peuvent pas y participer. En revanche, tous les jours en séance, il faut qu'on arrive à leur apporter ce qu'ils viennent chercher, ce pourquoi aussi ils sont rémunérés, il faut se le dire. Et donc, en grands professionnels, ils appréhendent les choses. Et nous, professionnellement, on essaye de leur créer des conditions d'épanouissement.

 

Vous avez beaucoup de solutions dans votre équipe avec des joueurs interchangeables. Est-ce que cela vous plaît d'avoir un groupe comme ça, un peu illisible pour l'adversaire, même quand vous n'êtes pas très bien ? Ou vous aimeriez avoir un peu plus de constance ?
 

C'est important que ce soit illisible pour les adversaires. Et tant que ça reste illisible pour les journalistes, c'est bien aussi ! (rires) Ce qui me semble important, c'est d'avoir des solutions multiples. Après, ce n'est pas parce qu'on a des solutions multiples qu'on n'a forcément pas de stabilité dans l'enchaînement des onze alignés. Dans tous les cas, avec l'enchaînement des matchs, on se doit d'appréhender les choses un peu différemment, parce qu'un des enjeux majeurs reste la fraîcheur. Et à partir du moment où, comme je vous le disais tout à l'heure, ils ont tous des perspectives, forcément, au moment où ils seront amenés à jouer, ils vont donner le meilleur d'eux-mêmes. C'est un système qui bénéficie à l'équipe. Donc c'est bien d'avoir des solutions, et c'est bien d'avoir du nombre, puisque que ça permet de durer.

 

Pierre Sage (OL) : "je parle très peu avec les joueurs, il n'y a pas de thérapie"



Avez-vous adapté votre discours auprès de certains joueurs qui ne sont plus pris, même pas dans le groupe ? Zaha, Orbán, notamment ? Par rapport à leur statut et ce qu'ils doivent attendre, avec le mercato qui arrive ?
 

Non. En fait, je parle très peu avec les joueurs, de manière générale. J'aime mieux agir et que les actes soient stables pour qu'ils arrivent à comprendre comment je fonctionne. Il m'arrive de parler quand même avec eux, hein, vous imaginez bien ! Mais il n'y a pas de thérapie. Et pour ces joueurs-là, il n'y a pas de menace ou d'opportunités par rapport au mercato. Les joueurs qui ne jouent pas aujourd'hui n'étaient pas les mêmes il y a quelques matchs en arrière. Donc encore une fois, ça se joue sur la durée. On sait que c'est une période où il risque d'y avoir des mouvements au sein de notre effectif. Peut-être que ces joueurs seront concernés. Ou si d'autres sont concernés, peut-être que ces joueurs en bénéficieront et auront à ce moment-là plus de temps de jeu en début d'année. Donc encore une fois, la vérité va se situer sur le début du mois de janvier, en fonction des premiers mouvements. Certains auront peut-être des opportunités de jouer qui vont revoir la stratégie générale. Vous savez, l'année dernière, on a fait nos deux premiers matchs de Coupe de France en n'alignant pas assez de joueurs sur la feuille de match. On a fini notre mercato à la fin du mois de janvier après avoir perdu nos deux premiers matchs de championnat de l'année civile. Et vous vous souvenez de notre mercato, cette année aussi. Donc, on sait que ce sont des périodes mouvementées et agitées, chez nous notamment, dans la composition de l'effectif. Je pense que cette fois-ci, on aura un peu plus de stabilité et qu'on sera simplement dans une logique de faire moins de joueurs, de manière à être un peu plus raccord avec les besoins de nos trois compétitions.


L'Olympique Lyonnais de Pierre Sage se déplace à Angers, samedi 7 décembre à 21 heures, avant d'enchaîner en décembre contre Francfort (en Ligue Europa), le PSG et Feignies-Aulnoye (en Coupe de France).



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